Nourrir au sein ou au biberon
Le lait maternel
Si près de 90 % des femmes scandinaves allaitent leur bébé, une femme française sur deux seulement choisit de donner le sein à son enfant. Pourtant, le lait maternel rassemble toutes les qualités nutritives nécessaires au bon développement du nouveau-né, tant sur un plan nutritionnel qu’affectif.
Une substance jaunâtre, appelée colostrum, précède la montée de lait et nourrit le nouveau-né pendant les deux ou trois jours premiers jours. Riche en anticorps, le colostrum offre à l’enfant une excellente protection contre les infections. De même, sa richesse en sels minéraux et en vitamines, ajoutée à sa faible teneur en sucres et en graisses, satisfont tous les besoins du nouveau-né. Enfin son effet légèrement laxatif aide l’enfant à évacuer le méconium, substance noirâtre présente dans les intestins de l’enfant à sa naissance.
Trois jours plus tard, le lait remplace le colostrum. Enrichi en graisses et en sucres, ce lait maternel apporte les vitamines et les oligo-éléments (protéines, calcium, vitamines E et fer) indispensables à la croissance du bébé. De plus le lait maternel a la qualité d’être bien toléré, ce qui évite les allergies alimentaires précoces ; et facilement digéré, il diminue le risque de régurgitations du petit enfant.
Mais de l’hygiène de vie de la femme, dépendent la qualité et le goût de son lait. Les épices et certains aliments forts en goûts confèrent au lait une odeur parfois désagréable. De même, toutes les substances ingérées passant dans le lait, la maman s’abstiendra de boire et, dans la mesure du possible, de fumer.
Malgré toute la richesse du lait maternel, les pédiatres administrent quelques compléments nutritionnels : vitamine D (contre le rachitisme), K, ainsi qu’un apport en fluor (évitant la formation des caries dentaires).
L’allaitement au biberon
Les préparations lactées pour nourrisson sont parfaitement adaptées à l’enfant. Il y trouvera les vitamines et les sels minéraux dont il a besoin pour son équilibre. L’alimentation au biberon implique toutefois de respecter quelques précautions, notamment en terme d’hygiène et de préparation du biberon.
Il convient de ne pas changer de marque de lait artificiel sans avis médical, l’appareil digestif de l’enfant étant encore fragile, ce dernier risquerait de ne pas supporter ce changement. De même, les dosages indiqués par le pédiatre (le rapport poudre / eau), ainsi que le nombre de biberons quotidiens satisfaisant les besoins de l’enfant seront respectés. Enfin les mamans sont tenues de laver consciencieusement puis de stériliser biberons et tétines pendant au moins 4 mois, sous peine de voir des microbes et des bactéries s’y développer.
Comme pour le lait maternel, l’alimentation de votre enfant sera complété par un apport en vitamine D et en fluor prescrits par le pédiatre.
Tétées, quelle quantité, quelle durée ?
Très souvent, les mamans sont inquiètes lorsqu’il s’agit de déterminer la quantité adéquate de lait apporté à l’enfant. Le désir de bien nourrir, de stimuler la prise de poids et le bon développement du bébé conduit certaines mères à augmenter, soit le temps de la tétée, soit la concentration de lait artificiel dans le biberon (on met plus de poudre ou des mesures « bombantes »).
Lors de l’allaitement au sein, les questions sont : quelle doit être la durée de la tétée ? Faut-il donner à téter un seul sein ou les deux ? La réponse dépend des circonstances : lorsque les choses se passent bien, le bébé prend, en 10 minutes environ, la quantité de lait dont il a besoin. Une tétée de plus de 20 minutes peut cacher un problème : ou bien l’enfant ne peut prendre que peu à la fois, et dans ce cas il faudra faire des tétées courtes et fréquentes, ou bien la mère n’a pas assez de lait, et un allaitement mixte avec du lait artificiel est à prévoir.
Si la production de lait est importante, il vaut mieux ne faire qu’un seul sein à chaque fois, tout en se gardant de laisser l’autre sein s’engorger. Par contre, lorsque la production diminue ou est insuffisante, il faut mettre le bébé aux deux seins à chaque tétée, car la succion de mamelons est le seul facteur de stimulation de la production de lait.
Vider les seins aussi complètement que possible est nécessaire pour l’équilibre alimentaire de l’enfant, le lait s’enrichit en lipides au cours de la tétée, donc le priver de la fin de la tétée, c’ est également le priver de l’énergie et de certaines des vitamines dont il a besoin.
Lait d’éveil, lait de croissance
Beaucoup de mamans se demandent quel » lait de suite » donner à leur enfant après le lait de deuxième âge. Lui donner directement du lait de vache ? Préférer les laits dits de croissance ?
Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord comprendre l’objectif d’un lait de croissance.
Les laits de croissance ont été développés pour l’alimentation des enfants entre 1 et 3 ans. Pourquoi ? De nombreuses études scientifiques ont montré que 25 à 30 % des enfants de cette tranche d’âge présentent une anémie, c’est à dire une carence en fer.
En effet, lorsque l’enfant a déjà un an, son alimentation est complètement diversifiée. Il mange de tout en petite quantité, et en général le lait de vache a remplacé le lait de 2ème âge.
Cependant, le lait de vache est très pauvre en fer (0,2 à 0,3 mg/100 ml), et 500 ml de lait par jour ne suffisent plus à couvrir les besoins en fer de l’enfant (10 à 15 mg/j). Même la consommation de viande et de légumes secs, riches en fer, recommandée aux enfants, n’arrive pas toujours à combler ce besoin. En revanche, le besoin en protéines est largement couvert. Un lait de croissance est donc un lait similaire au lait de 2ème âge mais avec quelques modifications dans sa composition pour mieux s’adapter aux besoins nutritionnels de l’enfant qui grandit :
Un apport 25 fois plus élevé en fer que le lait de vache
Un apport inférieur en protéines car les viandes, l’œuf et les légumes secs en apportent aussi
Un apport supplémentaire en acide linoléique, type essentiel de graisse indispensable à la maturation cérébrale de l’enfant. Les laits de croissance présentent donc un certain intérêt, à vous de faire le choix!
Les régurgitations
Une régurgitation est l’expulsion soudaine et sans effort d’une petite quantité de liquide gastrique alimentaire par la bouche. Cette expulsion semble spontanée ou parfois concomitante à une éructation, mais elle n’est pas précédée des nausées et ne s’accompagne pas de contraction abdominale, ce qui la différencie des vomissements.
En général près de 20 à 50 % des nourrissons régurgitent, soit immédiatement après la tétée, soit dans les deux heures qui la suivent, mais pratiquement jamais pendant leur sommeil. Certaines de ces régurgitations sont le fait d’erreurs dans l’administration du biberon : contenu du biberon avalé trop goulûment ou au contraire trop lentement, tétine mal adaptée, éructation insuffisante ou non respectée, quantités administrées trop importantes…
Les laits épaissis ou acidifiés ont des effets bénéfiques seulement chez certains enfants.
En général, ces régurgitations disparaissent entre 6 et 15 mois sans aucune conséquence pour l’enfant.
- Voici quelques recommandations qui peuvent vous aider à diminuer la fréquence et l’abondance des régurgitations :
- Eviter toute source de compression abdominale : vêtement ou couche trop serrés, bandage herniaire, manipulations intempestives.
- Fuyez tout environnement tabagique.
- Favoriser la position décubitus dorsal (allongée sur le côté) avec surélévation de la tête du lit de 15 à 20 cm.
- Attention : vérifiez que le bébé ne se retourne pas (la tête en bas).
- Vérifiez avec votre pédiatre que le type de lait, le mode de reconstitution, la fréquence et les volumes de biberons soient bien adaptés à l’âge de votre enfant.
Lorsque les régurgitations deviennent douloureuses, que le nourrisson mange moins bien ou lorsque d’autres symptômes s’associent (pleurs, agitation, troubles du sommeil, toux, affections ORL ou broncho-pulmonaires à répétition) il est nécessaire de consulter votre pédiatre. Il peut s’agir d’un reflux gastro-œsophagien : les troubles broncho-pulmonaires sont la conséquence du passage des liquides alimentaires dans les voies respiratoires. Des mesures plus pertinentes sont à prendre en compte. Consultez votre pédiatre.